Issu d’une famille de cultivateurs et de chasseurs, Mamby Sidibé naît en 1891 à Niamefero (Soudan, Kita).
Recruté de force à l’école par l’administration, il fréquenta d’abord l’école primaire de Kita de 1906 à 1907, puis l’école régionale de Bafoulabé entre 1907 et 1909, ensuite, l’école des Fils de Chefs à Kayes de 1909 à 1910 puis l’École normale à Gorée entre 1910 et 1913. En 1919, il obtint le Diplôme supérieur d’études primaires.
Il a été successivement instituteur à l’école de Ouagadougou, Fada N’Gourma, Goundam, Banfora, Bobo, à l’Ecole Primaire Supérieure de Bamako et de Ouagadougou, directeur de l’école régionale de Niafunké puis de Bandiagara. Il fut un collaborateur particulièrement fécond du Bulletin de l’enseignement en AOF, produisant de solides recherches historiques et ethnographiques et compilant des légendes et des contes. Mamby Sidibé participa également au développement du théâtre, aux côtés de ses anciens camarades de l’École normale William Ponty. Avec un groupe d’étudiants, il a notamment monté une pièce de théâtre « sur les débuts de Soundiata … », considérée comme subversive par les autorités coloniales. Il a présidé le syndicat des enseignants à Bamako, composante importante de la coalition des amis du rassemblement populaire, qui disposait d’un groupe “art et travail”. Ce groupe était formé par d’anciens pontins et jouait des pièces sur des thèmes ayant trait à l’Afrique. En 1937, il a fondé l’Association des Lettrés du Soudan (devenue Foyer du Soudan) à Bamako, première association au Soudan. Réunissant l’élite lettrée (Modibo Keïta, Mamadou Konaté…), ses membres discutaient politiques, bien que son but premier était d’ordre social. Pour empêcher l’essor de cette association, les autorités coloniales transférèrent Mamby Sidibé à Bandiagara, l’éloignant ainsi de Bamako. Il a ainsi joué un rôle politique important dès le Front populaire.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’instituteur s’engagea au sein du RDA et dirigea la section nigérienne PPN/RDA. Il fut candidat à l’Assemblée constituante pour la circonscription de Niamey en 1945, élection à laquelle il échoua. Il a été détaché à l’IFAN de 1944 à 1949. Il fut par ailleurs président du Comité d’études franco-africaines (CEFA) et, de 1956 à 1962, président du comité littéraire soudanais. Bien que pionnier de la vie politique malienne, il s’est éloigné de la politique de premier plan. En 1960, il était conseiller culturel au ministère de l’Information et du Tourisme. Il anima également des émissions d’ethnologie ou d’histoire sur Radio Mali. Il prit sa retraite en 1972.
Mamby Sidibé a obtenu deux prix, à savoir la revue Outre-mer, 1931 et le prix de littérature africaine de l’Institut des langues et Civilisations africaines, étude en mandingue sur les coutumes malinké, 1933.
 Et si nous découvrions notre Région…
Kayes s’ouvre et se découvre…